
Sherbrooke, 5 juin 2025 – La Ville de Sherbrooke modernise sa réglementation sur la hauteur du gazon : un pas important pour l’environnement
Le Conseil régional de l’environnement de l’Estrie (CREE) accueille très favorablement la décision du conseil municipal de Sherbrooke d’autoriser ses équipes à travailler à la modification et à la modernisation de son règlement concernant l’entretien des terrains. Cette révision, qui vise à permettre des alternatives à la pelouse traditionnelle, est selon nous une étape nécessaire et importante pour améliorer la résilience environnementale de nos milieux.
Depuis plusieurs années, le CREE milite pour l’adoption de pratiques d’aménagement durable qui soutiennent la biodiversité, favorisent la gestion responsable de l’eau, et réduisent les effets des îlots de chaleur. Cette décision municipale va donc dans le sens de nos recommandations et s’inscrit dans une démarche de verdissement que nous encourageons activement auprès des citoyens, institutions et organisations de la région.
Historiquement, l’image du « beau gazon vert » a imposé une norme esthétique rigide, incitant les propriétaires à entretenir leur pelouse selon des critères stricts de hauteur et d’uniformité. Cette vision a contribué à la perte de la biodiversité locale, accentué les îlots de chaleur urbains, et fragilisé la capacité des sols à absorber l’eau, augmentant ainsi les risques d’inondation et le recours à l’arrosage artificiel.
Cela dit, le CREE tient à rappeler qu’un assouplissement réglementaire ne signifie pas une absence d’entretien. Il demeure essentiel d’assurer une bande de tonte d’environ un mètre en bordure des terrains afin de garantir une bonne visibilité pour les automobilistes et piétons, et ainsi assurer la sécurité de tous. Cette bande entretenue peut également apaiser les préoccupations de voisinage en montrant que le terrain est soigné, même s’il est aménagé différemment. Il est aussi important que les propriétaires demeurent attentifs à la présence de plantes envahissantes ou potentiellement problématiques, telles que l’herbe à poux ou l’herbe à puce, afin de limiter les risques pour la santé publique.
Alléger la réglementation ne signifie donc pas l’abandon de l’entretien des terrains, mais bien l’ouverture à des pratiques plus durables et bénéfiques pour l’environnement. Cette mesure pourrait également être bonifiée par l’introduction de normes favorisant la diversité végétale dans les pelouses, afin de contrer la monoculture de la variété Kentucky, largement répandue. Encourager une plus grande variété de végétaux permettrait de mieux soutenir la biodiversité, même pour ceux et celles qui choisissent de continuer à entretenir leur gazon.
Ce changement mérite d’être salué, et nous espérons qu’il servira d’exemple aux autres municipalités de l’Estrie. Le CREE continuera de soutenir les démarches visant à rendre nos milieux de vie plus verts, plus résilients et plus inclusifs pour l’ensemble du vivant.
Renseignements
Justine Roy
Chargée de projets en aménagement au Conseil régional de l’environnement de l’Estrie